Presse

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Revue de presse

10 octobre

RTS : Une trentaine d’ONG demandent des mesures « immédiates et drastiques » pour le climat

La Côte : Trente ONG climatiques mettent la pression sur l’Etat de Vaud et Lausanne

Bluewin : Climat – Trente ONG mettent la pression sur l’Etat de Vaud et Lausanne

LFM : Interview de Brigitte Nicod-Krieger, membre d’Objectif climat

9 octobre

Radio Chablais : Interview de Sascha Nick « Un rapport d’audit sur le plan climat vaudois mené par l’EPFL rend son verdict: il est insuffisant pour atteindre les objectifs fixés« 

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Communiqué de presse

« L’objectif de réduire les émissions de 50 à 60% à l’échéance de 2030 n’a aucune chance d’être atteint avec le Plan tel qu’il est » affirme Sascha Nick, co-auteur du Rapport d’audit du Plan climat vaudois 1ère génération commandé à l’EPFL. « La somme des actions, même si individuellement elles font sens, ne correspondent pas à l’objectif que s’est fixé le canton« .

Le Plan Climat Vaudois aboutirait à une baisse de 8% des émissions, loin des objectifs annoncés. Pourtant, le 18 juin 2023, la population vaudoise s’est clairement positionnée à 62,7% en faveur de la protection du climat et de la biodiversité.

Pour atteindre ces objectifs, l’EPFL recommande des mesures beaucoup plus ambitieuses et de fortes mesures de sobriété́ dans tous les domaines.

La sobriété oubliée

Dans l’action pour le climat il y a trois axes, dont le principal est la sobriété, c’est-à-dire, réduire le niveau d’activité, le niveau de consommation, le niveau de voyages, etc.

Le deuxième axe est celui de l’efficience, c’est-à-dire des meilleures techniques qui permettent de faire la même chose avec moins d’énergie.

Et le troisième est l’utilisation d’énergies propres : solaire, éolienne, hydraulique, etc.

« Dans le Plan Climat, il n’y a pas de sobriété » constate le Professeur Sascha Nick.  « La sobriété n’est pas la somme des actions individuelles. Si on organise la société pour le principe de la sobriété on peut atteindre un niveau de bien-être très élevé pour tous avec très peu de moyens« .

53% d’émissions en moins peuvent augmenter la qualité de vie

La raison en est simple : ce ne sont pas les émissions de CO2 qui font la qualité de la vie, mais les liens sociaux, la santé, une bonne alimentation et la plupart de ces choses-là soit n’émettent pas du tout de CO2. Manger moins de viande diminue les maladies cardio-vasculaires. En quoi est-ce moins bien ? « Une réduction de 53% est possible si on arrête de faire beaucoup de choses qui ne contribuent pas au bien-être et si on se focalise sur l’essentiel donc qu’on peut parfaitement mieux vivre avec moins d’émissions.« 

Des assemblées citoyennes

Le Rapport d’audit propose la mise en place d’Assemblées citoyennes pour définir ensemble les axes de travail.

« Si ce sont les citoyen·ne· s qui décident, ils auront une meilleure adhésion aux décisions qu’ils prennent eux-mêmes » défend le co-auteur du rapport. Et de mentionner les décennies d’expérience en la matière et plusieurs centaines d’exemples. « Les assemblées citoyennes ont presque toujours pu trouver des convergences, permettant d’agir, sur des sujets pourtant très complexes portant sur des questions éthiques, des questions de moralité, des questions de valeurs différentes ou différenciées.« 

 Objectif Climat

30 associations sont allées à la rencontre des autorités vaudoises et lausannoises pour leur demander de tenir compte de cette réalité scientifique et d’agir en conséquence. Une soupe à la courge servie sur l’Esplanade du Château a permis de rencontrer les député·e·s. Un cortège ira du Château à la Place de la Palud pour interpeller la Municipalité de Lausanne et les conseillères et conseillers communaux. .

Vous pourrez découvrir sur notre site internet le programme de la journée ainsi que nos revendications pour


 Contact presse : Brigitte Nicod Krieger – 079 287 66 22

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Interview de Sascha Nick

Chercheur à l’EPFL et professeur de durabilité à la Business School Lausanne.

Co-auteur du Rapport d’audit du Plan climat vaudois 1ère génération du Laboratoire d’Economie Urbaine et de l’Environnement de l’EPFL

L’objectif du Plan climat vaudois de réduire les émissions de 50 à 60% à l’échéance de 2030 n’a aucune chance d’être atteint avec le Plan tel qu’il est.

La mesure principale est la sobriété or, dans le Plan Climat, il n’y a pas de sobriété.

La sobriété n’est pas la somme des actions individuelles. La sobriété est un principe d’organisation de la société.

Je ne peux pas mettre en place tous les services qu’il me faut au quotidien. Il est nécessaire d’agir au niveau collectif.

Qu’est-ce qu’un Plan Climat ?

Un plan Climat c’est un plan d’action territorial. Nous avons trois niveaux de gouvernance en Suisse, la commune, le canton et la confédération et donc chacun des trois niveaux a des moyens d’action. Un plan climat cantonal est le plan de coordination et d’action au niveau cantonal

Ce plan s’inscrit dans les objectifs de la confédération liés aux accords de climat de Paris, signés en 2015. Le canton, comme la confédération, doit s’inscrire dans un plan compatible avec le respect des 1.5 degrés de l’accord de Paris. A savoir arriver au net zéro en 2050 et réduire les émissions de CO2 équivalente, donc les gaz à effet de serre, de moitié en 2030 par rapport à 1990.

Entre 1990 et 2020 il y a eu une petite réduction donc l’essentiel de cette moitié de réduction reste à faire.

Quels sont les bons aspects et les limites du Plan Climat Vaudois ?

Le bon côté du Plan Climat Vaudois est qu’il traite les 4 grands domaines qui sont à l’origine de la plupart des émissions. Dans l’ordre, la mobilité, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture. Dans le Plan il y a un volet pour chacun des quatres.

Nous avons à la fois découvert la qualité des propositions, donc des plans d’action, des actions stratégiques qui ont toutes un sens. Et nous avons également découvert que la somme des actions, même si individuellement elles font sens, ne correspondent pas à l’objectif que s’est fixé le canton.

Donc quand on se fixe un objectif de réduire les émissions de 50 à 60% à l’échéance de 2030, cet objectif n’a aucune chance d’être atteint avec le Plan tel qu’il est. Donc on peut garder ce qui est là mais il faut ajouter d’autres mesures.

Et quelles sont ces autres mesures ?

Essentiellement de sobriété. Donc dans l’action pour le climat il y a plusieurs axes. La principale étant dans l’ordre la sobriété, c’est-à-dire, réduire le niveau d’activité, le niveau de consommation, le niveau de voyages, etc.

L’efficience, donc c’est à dire en général des meilleures techniques qui permettent de faire la même chose avec moins d’énergie.

Et troisièmement, bien sûr, d’utiliser de l’énergie propre : l’énergie solaire, éolienne, hydraulique, etc.

Alors, il y a du deuxième et du troisième dans le Plan Climat, il n’y a pas de sobriété.

En tant que citoyen, qu’est-ce que je peux faire ?

En tant que citoyen on peut faire beaucoup de choses. Vous pouvez changer la façon dont vous vivez, dont vous consommez, dont vous voyagez, dont vous passez des vacances, etc.

Mais la sobriété n’est pas la somme des actions individuelles. La sobriété est un principe, principe d’organisation de la société. Et si on organise la société pour le principe de la sobriété on peut atteindre un niveau de bien-être très élevé pour tous avec très peu de moyens.

Si la société n’est pas faite pour, ça devient très difficile au niveau individuel.

Vous pouvez donner un exemple ?

Si tout est au mauvais endroit, je dois me déplacer beaucoup. Si tous les services dont j’ai besoin au quotidien sont là où je vis ou je vis là où il y a tous les services au quotidien, c’est très facile de ne pas beaucoup se déplacer.

Donc si je suis le seul à agir, je ne peux pas moi-même mettre en place tous les services qu’il me faut au quotidien. Et c’est pour cela qu’il est nécessaire d’agir au niveau collectif. Et c’est d’ailleurs le canton, et évidemment les communes mais aussi la confédération qui doivent commencer.

Vous abordez aussi les assemblées citoyennes dans votre rapport.

Les assemblées citoyennes sont une proposition et une pratique pour améliorer la qualité de notre démocratie. Nous aimons beaucoup la démocratie en Suisse et comparé à beaucoup d’autres pays ça fonctionne plutôt bien. Mais la démocratie Suisse est loin d’être parfaite.

Si on peut améliorer la qualité de la gouvernance et la qualité de prise de décision, c’est essentiel. On a plusieurs décennies d’expérience en la matière et plusieurs centaines d’exemples. Les assemblées citoyennes ont presque toujours pu trouver des convergences, permettant d’agir, sur des sujets pourtant très complexes portant sur des questions éthiques, des questions de moralité, des questions de valeurs différentes ou différenciées.

ça fonctionne assez bien. L’idée est à la fois d’améliorer la qualité de gouvernance, la qualité de prise de décision mais aussi de créer une adhésion dans la population. Si c’est les citoyens qui décident eux-mêmes, qui participent au processus, ils auront une meilleure adhésion aux décisions qu’ils prennent eux-mêmes.

Dans votre rapport vous parlez à la fin d’une réduction de 53% des émissions avec une augmentation de la qualité de vie. Est-ce que c’est compatible ?

Oui parce que ce ne sont pas les émissions qui font la qualité de vie. Ce qui fait la qualité de vie c’est l’interaction, c’est la qualité de participation dans la société, c’est les liens sociaux, c’est la santé, c’est une bonne alimentation et la plupart de ces choses-là soit n’émettent pas du tout de CO2, par exemple de bonnes relations, soit émettent mais en général une bonne alimentation n’est pas seulement meilleure pour la santé mais elle est aussi meilleure pour la biodiversité, pour les émissions.

Donc finalement, une réduction de 53% est possible si on arrête de faire beaucoup de choses qui ne contribuent pas au bien-être et si on se focalise sur l’essentiel donc qu’on peut parfaitement mieux vivre avec moins d’émissions.

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