Question – UDC

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Lausanne, le 12 mars 2024

Aux membres du groupe UDC Vaud

Dans son programme, l’UDC Vaud :

  • demande à ce que l’agriculture soit autant que possible écartée des accords de libre-échange conclus entre la Suisse et d’autres pays.
  • veut augmenter le degré d’auto-approvisionnement de notre pays et de notre canton afin d’être en mesure de nourrir la population en cas de crise.

Source : Programme des UDC Vaud

Question au groupe UDC Vaud

Afin de réduire l'importation de fruits, légumes et denrées animales, et de favoriser l'auto-approvisionnement, êtes-vous en accord avec la solution consistant à promouvoir la réduction des surfaces consacrées à l'élevage afin d'augmenter la surface de production de nourriture végétale pour la population suisse ? 

Si oui, comment envisagez-vous de le faire ? Si non, pour quelles raisons ?

Référence : Brochure ”Environnement Suisse 2022”, éditeur Conseil fédéral, page 62
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/etat/publications-etat-de-l-environnement/umwelt-schweiz-2022.htm->

Alimentation

L’actuel système alimentaire entraîne des conséquences négatives pour l’environnement, à l’échelle aussi bien locale que mondiale. Les gaz à effet de serre, les apports d’azote, d’engrais et de produits phytosanitaires issus de l’agriculture dans les écosystèmes ainsi que la consommation de sol comptent parmi les principaux problèmes relevés. Opter pour une production d’aliments qui soit plus respectueuse des ressources revêt un potentiel important, tout comme le fait de miser sur des denrées plus durables et à base végétale. Outre l’aspect écologique, la santé serait elle aussi gagnante.

… Le système alimentaire suisse nuit à l’environnement en raison des grandes quantités de gaz à effet de serre et d’ammoniac induites par la fabrication de viande et de produits laitiers (→ Climat, → Biodiversité). En raison des apports excessifs d’azote, de phosphore et de produits phytosanitaires, l’agriculture entrave également la fertilité des sols, la diversité biologique ainsi que la qualité de l’air et de l’eau. Pour la culture de produits importés tels que le cacao ou encore le soja, de précieuses surfaces forestières sont par ailleurs sacrifiées dans les pays d’origine. Une agriculture respectueuse de l’environnement, une offre englobant des produits plus durables et une alimentation plus saine à base végétale peuvent contribuer à réduire massivement les atteintes causées à l’environnement (→ OSAV 2021, EAT Lancet 2019, AGROSCOPE 2017, Conseil fédéral 2022e).

Production alimentaire respectueuse de l’environnement

… Les excédents d’azote, notamment, nuisent aux eaux, aux sols, à l’air, au climat et à la biodiversité : leur concentration stagne à un niveau trop élevé depuis la fin des années 1990 (→ AGROSCOPE 2021a) (→ Air). Un quart de ces excédents sont dus aux fourrages importés pour la production animalière suisse (→ ZHAW 2021).

En Suisse, environ 60 % des terres arables sont consacrées à l’alimentation animale. Toutefois, sur les quelque 15 millions d’animaux d’élevage que compte le pays, les volailles, les porcs et les vaches laitières se nourrissent surtout d’aliments concentrés (p. ex. blé, maïs, riz, avoine et orge, et surtout soja), qui proviennent pour moitié de l’étranger. Ces fourrages et les terres arables utilisées pour leur culture sont en concurrence directe avec les aliments destinés à la consommation humaine. En n’utilisant que du fourrage cultivé sur son territoire, l’agriculture suisse pourrait encore produire une bonne moitié de la quantité de viande actuelle et économiserait ainsi 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre (→ ZHAW 2021). Réduire l’utilisation d’engrais minéraux et de produits phytosanitaires permet aussi de manière générale de préserver les ressources dans la production agricole (→  « Promouvoir des systèmes agroforestiers modernes »).

Mise en place d’incitations financières adéquates

La politique agricole, et plus particulièrement le dispositif d’entraide (protection douanière, paiements directs et autres subventions) joue un rôle important dans le système alimentaire suisse. Certaines aides peuvent toutefois encourager involontairement une exploitation agricole intensive et des cheptels élevés (→ Conseil fédéral 2017c). De plus, certaines subventions portent directement préjudice à la biodiversité (→ SCNAT 2020a).

Comme le prévoit la Constitution (art. 104 et 104a), la révision du système des paiements directs doit fixer des conditions-cadres s’orientant davantage vers les objectifs de développement durable afin de maintenir une production alimentaire adaptée aux conditions locales et qui n’excède pas les capacités de la planète. Pour que le système alimentaire soit durable, la production de denrées alimentaires végétales doit être renforcée (→ Conseil fédéral 2021j).

Promotion d’offres respectueuses des ressources dans le commerce de détail et la restauration

… en 2020, 844 kg d’aliments ont été consommés en moyenne par personne, dont 532 kg étaient d’origine végétale et 312 kg d’origine animale. Le lait et les produits laitiers représentent de loin la plus grande part des quantités de denrées alimentaires consommées en Suisse. 

… Si ces pertes étaient réduites de moitié d’ici à 2030, la charge environnementale due à l’alimentation baisserait de 10 à 15 % (→ Beretta und Hellweg 2019), même si une grande partie de ces déchets est utilisée aujourd’hui comme fourrage ou source d’énergie. Du point de vue de l’environnement, le potentiel d’économie est élevé, surtout concernant les produits animaliers …