19.12 Les discours

Jean Martin,
ancien médecin cantonal

Mesdames et Messieurs les Président-es des groupes politiques du Grand Conseil,

J’ai grand plaisir, au nom d’Objectif climat qui rassemble 30 organisations de la société civile, de vous saluer, tout en vous remerciant d’avoir répondu à notre invitation. Nous savons que, à des degrés quelque peu différents, vous êtes toutes et tous préoccupés par les défis que lance à notre société le dérèglement du climat, défis qui ont à nouveau été mis en évidence à la toute récente COP 28 de Dubai. 

Comme ancien constituant et député radical, permettez-moi deux mots aux représentants parmi vous de la droite de l’échiquier politique en particulier. Je me souviens bien de nos principes majeurs de liberté et responsabilité. Les enjeux de ce temps nous demandent toutefois, je le crois, de bien réfléchir à la liberté de faire tout et n’importe quoi, si je peux utiliser cette expression.

Je pense à l’importance de considérer attentivement les effets nuisibles, les externalités négatives, de ce que nous faisons ou envisageons. Externalités dont on s’est beaucoup trop peu préoccupé dans le passé, c’est le moins qu’on puisse dire.

Dans leurs interprétations maximalistes, nos modes de faire actuels représentent de vraies menaces, de vrais dangers, pour notre avenir et surtout l’avenir de nos enfants et petits-enfants.

Au-delà des grandes déclarations à la tribune, souvenons-nous que, d’une manière ou de l’autre, une plus grande retenue dans l’extraction, l’exploitation, la production et la consommation tous azimuts doit être à l’ordre du jour.

Et que, oui, selon les cas, des limites doivent être prévues, même si personne n’aime les limites. Ceci en nous souvenant que le climat ne devrait pas être un enjeu politique partisan.

Que je souligne qu’il ne s’agit pas pour nous à Objectif climat d’avoir l’air de faire la morale. Pas du tout. Il s’agit de tenir compte de la réalité, une réalité qui n’est simplement pas contestable. Cela étant, nous comptons sur vous, Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents, pour faire en sorte que notre Parlement prenne les mesures que demande ce qu’il faut bien appeler l’urgence de la situation.

Une fois encore, merci de votre présence et de votre attention.

Professeur Philippe Thalmann,
co-auteur de l’Audit de l’EPFL sur le plan climat vaudois

Le Canton de Vaud est prospère et continue de créer des emplois.

Pour paraphraser Max Frisch: on appelle des bras et ce sont des femmes et des hommes qui viennent.

La prévision officielle est que la population du canton augmente de 12% entre 2019 et 2030.

Ces femmes et ces hommes ne vont pas partager les logements, les voitures, les tables de celles et ceux qui sont déjà là, tout cela va augmenter et donc les émissions de gaz à effet de serre, de 11% environ.

Les mesures du Plan climat compensent cela et guère plus.

Avec ces mesures, les émissions seront 8% plus faibles en 2030 qu’en 1990, alors que le Plan climat vise une réduction de 50 à 60%.

Nous avons estimé, dans notre audit, ce que les différentes mesures “rapportent” et proposé des mesures allant plus loin.

Yvonne Winteler
Co-présidente de l’Alliance Climatique Suisse

Comment anticipe-t-on aujourd’hui la fonte des glaciers et les problèmes d’eau qui en découlent ? En finançant de nouveaux canons à neige dans les Alpes vaudoises ?

Comment anticipe-t-on les 10 milliards annuels de dégâts, effets du dérèglement climatique, auxquels sera confronté notre pays dans une décennie ?

Quel serait l’effet sur la sécurité de la Suisse du milliard de réfugiés probable en 2050 si nous continuons comme maintenant ? ceci à cause des zones de la planète devenues inhabitables et des pénuries alimentaires causés par les sécheresses et les inondations

Nous demandons aux membres du Conseil d’État et aux députés vaudois de lire le rapport du GIEC à l’intention des décideurs.

Nous demandons à nos autorités de prendre en compte les mesures concrètes pour atteindre ces objectifs préconisés dans l’Audit de l’EPFL

Nous leur enjoignons de rencontrer les scientifiques et experts, à les inviter lors d’une séance du Conseil d’État et du Grand Conseil, à penser au long terme, plus loin que la durée de leur mandat.

Nous leur demandons de défendre et voter, au printemps prochain, les budgets et lois nécessaires pour un plan Climat ambitieux, un plan qui réponde aux défis de la transition climatique. 

Nous leur demandons de soutenir la révision de la loi cantonale sur l’Énergie, pour qu’elle participe fortement aux baisses des émissions de gaz à effet de serre comme voulu par le peuple et le Conseil d’État vaudois

Merci.